Loin à l'ouest des Hundred Kingdoms, au-delà de la chaîne de Cairngall au nord et de la mer amère au sud, se trouve une terre primitive, où les cris des oiseaux exotiques et le bruissement incessant des feuilles marquent la limite du domaine de l'homme. Au plus profond de ces terres, connues de ses habitants sous le nom de Faerannn, règnent les Cours des Tisserands, anciens cousins des Spires. Divisées en quatre cours saisonnières - printemps, été, automne et hiver - ces deux grandes nations de l'Exil ne pourraient être plus différentes.
Alors que les Spires ont tourné le dos à leur don inné de liaison à la vie et l'ont perverti en biomancie, les Weavers le vénèrent et l'utilisent pour façonner presque tous les aspects de leur culture. Alors que les Spires considèrent Eä comme une étape sacrificielle pour leur retour réussi sur leur planète d'origine, les Weavers considèrent Eä comme un don divin et prennent très au sérieux leur devoir de l'entretenir et de la protéger.
Enfants d'un monde perdu et héritiers d'une société déchirée, les Exilés qui ont quitté le Spires sous la protection des Dragons les plus anciens ont choisi d'abandonner tout ce qu'ils connaissaient, tout ce qu'ils portaient et de marcher sur Eä en donnant librement les dons qu'ils possédaient en échange de la chance de goûter pacifiquement aux dons que la planète partageait avec eux.
Sous la tutelle des Dragons, peut-être les seuls êtres plus fascinés par la vie sur Eä qu'eux-mêmes, les Exilés commencèrent rapidement à apprécier la complexité de la tapisserie de la vie sur Ea. Ces Exilés prirent bientôt un nouveau nom, les Tisserands, pour représenter leur nouvelle vocation, se chargeant de réparer les dommages qu'ils avaient causés à la planète lors de leur arrivée.
Le principal outil qu'ils utilisaient à cette fin était leur don inné de liaison de la vie. Capables de lier la force vitale de deux êtres, les Tisserands ont rapidement commencé à se lier à la planète qu'ils cherchaient à secourir. Brisant un tabou séculaire, ils commencèrent bientôt à mêler leurs propres essences à celles de l'environnement local, prenant sur eux les traits de la flore et de la faune locales tout en leur donnant en retour un peu de leur propre conscience et de leur sensibilité.
Il est catégoriquement impossible de décrire physiquement un membre des Cours des Tisserands : chacun d'entre eux a embrassé le don de la liaison à la vie, se liant à au moins un autre être vivant, ce qui le change irrévocablement. On peut passer devant une belle jeune fille de la Cour d'automne dont les yeux sont les doux orbes bruns et ronds d'une biche, dont la chevelure est une émeute d'épines et de roses mais qui marche debout sur les sabots d'une chèvre alors qu'elle converse avec le mâle maigre de la Cour de printemps dont le long cou et le haut du corps sont couverts de plumes vibrantes et se terminent en tête de perroquet, mais dont les jambes sont couvertes d'une fine fourrure mais ont la forme des serres d'un rapace. À côté d'eux, on peut voir un ancien de l'automne qui s'est lié à plusieurs reprises au même bosquet d'arbres, devenant une imposante figure humanoïde enveloppée de mousse, d'écorce et de détritus forestiers, qui parle d'une voix semblable à celle de cent branches qui se brisent.
Plus étrange encore, on peut rencontrer un membre de l'une des Hautes Cours. Il s'agit des chefs mystiques et spirituels des Cours des Tisserands qui ont réussi à utiliser leur don de liaison à la vie pour se lier aux forces élémentaires d'Eä lui-même, manifestant des couronnes de feu à la place des cheveux, des vêtements forgés de givre et de neige ou des griffes et des écailles formées d'obsidienne pure, et d'autres démonstrations de pouvoir encore plus exotiques. Chaque Cour est associée à un élément : L'eau pour le printemps, le feu pour l'été, l'eau pour l'automne et l'air pour l'hiver.
Un nombre inhabituellement élevé de membres des Cours d'Été et d'Hiver possèdent des liens élémentaires, ce qui pousse souvent ces deux Cours à se considérer comme plus dignes que les Cours d'Automne et de Printemps, ce qui est une source fréquente de conflit entre elles. Il ne serait pas faux de considérer chaque Cour de la société Weaver comme une petite nation à part entière, avec sa propre culture, ses objectifs, ses mœurs et ses dirigeants. La concurrence entre les Cours est féroce et il n'est pas rare qu'une guerre ouverte éclate, en particulier lorsque des membres des Cours supérieures sont impliqués.
Tout comme les saisons vont et viennent, le pouvoir et l'influence de chaque Cour varient avec le temps. La Cour du Printemps est en pleine ascension depuis des siècles, forte de la victoire et de l'accomplissement de la réparation des dommages causés aux Faerann par l'Automne, le Long Hiver et même la Rupture. Mais les temps semblent changer, des siècles d'ennui ont terni l'éclat de leurs réalisations et les autres Cours s'agitent. Les intrigues et les complots se multiplient à travers les Cours et les manœuvres ont déjà commencé pour savoir quelle Cour s'élèvera et quel programme elle poursuivra...