Malgré l'influence considérable qu'exercent les sectes Ardent et Tempéré au sein de la société Dweghom, les fondements de l'emprise Dweghom reposent toujours fermement sur l'unité sociale de base qu'est le Clan. Il convient toutefois de noter qu'un Clan Dweghom ne doit pas être assimilé à la structure de parenté humaine traditionnelle, si répandue sur les hauts plateaux de Braeonia. Les Clans Dweghom sont plutôt issus des groupes de guerre et des régiments qui ont survécu à la Rupture et à la retraite qui s'en est suivie dans les Holds. Si l'héritage et la tradition forment un lien fort entre les membres d'un clan, les liens de filiation traditionnels, si répandus dans les clans humains, sont bien moins importants en raison de la structure sociale des Dweghom.
Élevés dans une crèche du clan dès leur naissance, les liens claniques deviennent rapidement plus forts que les liens parentaux. Si les parents conservent une certaine fierté à l'égard des progrès de leur progéniture et de leur Aghm, cette dissociation est presque totale au début de l'âge adulte. Au sein d'un clan, la valeur de chaque membre est mesurée en fonction de ses propres réalisations, ce qui crée un système remarquablement méritocratique. Cependant, ce même système est aussi impitoyable et compétitif, où une seule erreur met fin à l'avancement et ouvre la possibilité d'entrer dans un cercle vicieux d'humiliation sociale qui ne se termine qu'au plus bas de l'échelle sociale.
La codification et l'attribution rigoureuses de l'Aghm par les mnémanciens n'autorisent cependant ni les erreurs ni les accidents. Un seul faux pas sur ce chemin périlleux peut rapidement faire disparaître les possibilités d'avancement alors que ses pairs progressent. Une erreur particulièrement grave peut même conduire à reléguer l'individu à des postes qui ne lui permettent pas d'accumuler de l'Aghm, le condamnant aux strates les plus basses de la société et aux tâches les plus sombres et les moins gratifiantes.
En partie pour améliorer cette dynamique sociale, et en partie pour assurer la reconstitution de leurs rangs, il est possible pour un guerrier de la Dweghom de mettre volontairement un terme à sa progression dans l'armée s'il s'engage à servir toute sa vie au niveau où il se trouve. Le fait que la plupart des guerriers du Dweghom aient quitté la voie de l'avancement et se soient engagés à servir toute leur vie dans l'armée témoigne de la dureté et des dangers potentiels de l'avancement dans l'armée.
L'épée et le bouclier restent l'équipement traditionnel de l'infanterie de Dweghom. Même si elles sont produites en masse dans leurs forges massives, les épées restent des exemples exceptionnels de l'artisanat du Dweghom, la fonction primant sur la forme. De même, leurs boucliers sont des planches de bois modulaires à gaine métallique fixées sur une armature en acier, ce qui permet de les réparer et de les remplacer rapidement après la bataille. D'un autre côté, les combats contre un adversaire volant ont rapidement débarrassé les Dweghom de leurs idées préconçues sur le combat à distance. Les ballistes ont été les premières armes à distance développées pour combattre les dragons, mais elles ont rapidement été surclassées par les armes plus ésotériques développées par les Tempérés. Elles n'en demeurent pas moins un puissant instrument de mort contre les ennemis de moindre importance, et leur facilité de production et de réparation en a fait un élément de base des armureries de Hold.
Qu'il s'agisse de guerriers porteurs de boucliers ou de spécialistes de la balistique, lorsqu'on rencontre des Guerriers de la Main non classés sur le terrain, on se trouve le plus souvent face à des vétérans endurcis qui ont consacré leur vie au service militaire. Le petit pourcentage de guerriers qui ne sont pas des militaires à vie troque cependant l'expérience du champ de bataille contre l'ambition et l'impitoyabilité, ce qui les rend tout aussi dangereux sur le champ de bataille.