
En tant que faction fondée sur l'exaltation de la liberté, les Ardent se débattent énormément avec les questions de leadership et d'organisation, d'autant plus que le rôle et l'influence des Mnémanciens sont plutôt limités au sein de leur credo. Les Ardents sont organisés autour de figures individuelles faisant autorité, qui ont été élues par leurs pairs et leurs subordonnés pour diriger. Il s'agit presque toujours de guerriers puissants et populaires, dont les exploits forcent le respect de leurs pairs. Bien qu'il existe peu de règles strictes sur les exigences et les procédures de commandement chez les Ardent, une chose est claire : pour diriger chez les Ardent, il faut non seulement avoir subi le Dheukorro, la Descente, mais aussi l'avoir pleinement adopté comme mode de vie.
Exemplaires de la croyance ardente, les Kerawegh sont allés plus loin et plus profondément que n'importe quel Dweghom vivant dans le Dheukorro : ils ont atteint les portes mêmes de la prison primordiale de la guerre. Refusant le sombre appel de ce seuil prométhéen, les Kerawegh trouvent dans leur dévouement à leur famille et à leur religion la force de revenir à la surface. Acclamés par leurs compagnons ardents, le respect qu'ils inspirent à leurs semblables les pousse naturellement à occuper des postes de direction au sein de leur credo anarchique.
Puissants guerriers à part entière, les Kerawegh sont une terreur sur le terrain, non pas pour leur habileté aux armes, mais plutôt pour leur capacité à canaliser la foi et la ferveur de leurs frères en de rudes miracles sur le champ de bataille. Ces miracles sauvages qu'ils sont capables d'invoquer ne sont pas enseignés, car il n'y a rien qui ressemble à une église ou à une foi structurée chez les Kerawegh. Ce sont des dons gagnés à la toute fin de leur descente, au seuil même de la prison primordiale des guerres.
Les rares Kerawegh qui acceptent de parler de leurs nouveaux pouvoirs décrivent presque invariablement comment la clameur de la guerre que tous les Dweghom entendent dans la Descente monte en crescendo à mesure que l'on se rapproche de la prison de la Guerre. Devant les portes, ils sont assaillis par le vacarme d'une centaine de batailles simultanées alors qu'ils se trouvent à des kilomètres sous terre. Les plus sages d'entre eux pensent qu'il s'agit du bruit de toutes les batailles et de tous les combats qui se déroulent à la surface et qui, d'une manière ou d'une autre, se répercutent au seuil de la demeure de War. Mais tous s'accordent à dire qu'une partie de leur âme ou de leur psyché réagit à ces rythmes brutaux.
À leur retour, ils s'accordent si bien avec le vacarme et la clameur des batailles qu'ils sont capables de projeter ce terrible pouvoir sur ceux qui les entourent. Leurs prouesses martiales, déjà impressionnantes, sont décuplées par le chant de la guerre, ce qui fait d'eux une force imparable, que ce soit en attaque ou en défense. Les alliés qui répondent à leur appel sont exaltés par la cadence de la bataille, chaque coup et chaque cri leur accordant un répit ou une ouverture qu'ils peuvent exploiter, tandis que les ennemis d'un Kerawegh n'entendent que les cris stridents des armes qui se brisent et les hurlements des morts, un son discordant qui sape leur volonté de se battre.